Facebook modifie ses conditions d’utilisation et vous pouvez vous y opposer !
Vous l’avez peut-être appris cette semaine au détour d’un e-mail alambiqué, pas sexy pour un sou et écrit en petits caractères : Facebook modifie une fois encore ses conditions d’utilisation.
Le réseau social avait déjà fait évoluer ses règles de fonctionnement en juin dernier. Il l’avait fait en toute discrétion, sans rappeler aux utilisateurs qu’ils avaient leur mot à dire et été appelés à voter. Les nouvelles conditions avaient été rejetés à 86.9 %, mais, le quorum des 30 % d’utilisateurs « inscrits actifs » n’ayant pas été atteint (il aurait fallu 300 millions de votants, il n’y en eut « que » 297000), Facebook était passé outre.
Changement de méthode cette fois : Facebook annonce au grand jour les prochaines modifications des règles, dont… la fin prochaine de ce processus démocratique ! « Le mécanisme de vote a créé un système qui privilégie la quantité de commentaires par rapport à la qualité de ces commentaires. En conséquence, nous proposons de suspendre le fonctionnement du système de vote afin de promouvoir un meilleur environnement pour les commentaires ».
Des croisements de données entre Facebook et les annonceurs
Dans l’évolution des conditions d’utilisation, Facebook introduit par ailleurs des croisements de données entre ses services, mais également avec des données collectées par des tiers et partenaires, dont les annonceurs. « Par exemple, un publicitaire pourrait nous communiquer des informations vous concernant (comme la manière dont vous avez répondu à une publicité sur Facebook ou un autre site) dans le but de mesurer l’efficacité – et améliorer la qualité – des publicités » indique notamment Facebook.
Vous avez (pour quelques jours encore) la parole !
Comme la dernière fois, Facebook se garde bien de rappeler que les nouvelle règles peuvent être contestées (selon les règles encore en vigueur). Si la page présentant l’évolution du mode de gouvernance recueille avant le 28 novembre plus de 7000 commentaires réclamant un vote, le réseau social sera contraint d’organiser un scrutin.
Le site Europe-versus-Facebook, très actif contre les pratiques de Facebook en matière d’utilisation des données personnelles, invite donc tous les utilisateurs à laisser ce commentaire sur la page Facebook Site Governance :
I oppose the changes and want a vote about the demands on www.our-policy.org.
Aussitot.fr vous invite à vous joindre à l’action d’Europe versus Facebook. Sans attendre, copiez-collez cette phrase en commentaire d’un des derniers articles parus (la présentation du texte en français ou en anglais par exemple).
Évidemment, ce genre d’action n’a que de très faibles chances d’aboutir à un rejet des nouvelles conditions, mais plus la mobilisation est massive, plus elle mettra la pression sur Facebook, attirera l’attention des médias et soutiendra le travail des quelques institutions politiques qui tentent de défendre une part de notre liberté à tous. Mention spéciale au Parlement Européen et à l’autorité irlandaise de protection des données personnelles (Data Protection Commissioner ).
Cette dernière, un organisme équivalent à la CNIL en France, exige désormais « des clarifications supplémentaires urgentes de la part de Facebook ». « Nous considérons que les changements proposés requièrent un consentement spécifique des utilisateurs européens », a déclaré ce vendredi à BusinessWeek Gary Davis, l’un des responsables de cette autorité. Affaire à suivre.